Le 3e Midi du savoir a réuni deux experts au Centre multiservices de santé et de services sociaux de Vaudreuil-Dorion pour discuter des applications concrètes de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine de la santé.
Nos conférenciers invités, Dr An Tang, professeur titulaire au département de radiologie, radio-oncologie et médecine nucléaire à l’Université de Montréal et radiologiste au CHUM, et Mme Anne Nguyen, directrice responsable de l’IA au Conseil de l’innovation du Québec, ont partagé leur expertise sur l’intégration de l’IA dans le réseau de la santé.
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Anne Nguyen a ouvert la discussion en expliquant comment l’IA peut rendre explicite des connaissances implicites acquises par l’expérience. Elle a donné l’exemple de la gestion des urgences en fonction des calendriers sportifs et des conditions météorologiques, démontrant comment l’IA peut prédire les besoins en personnel médical. Madame Nguyen a souligné que l’IA n’est pas seulement une mode, mais une technologie aux bénéfices tangibles pour l’humanité, l’éducation et la santé.
Dr An Tang a décrit l’IA comme une série de logiciels capables d’automatiser des tâches humaines, comme la détection de cancers sur des mammographies. Il a expliqué que l’IA permet de raccourcir les temps d’examen et d’améliorer la productivité, notamment grâce à la reconnaissance vocale et à la détection de cancers. Tang a également mentionné les modèles multimodaux capables d’analyser des données provenant de différentes sources, ce qui est crucial pour le diagnostic médical.
« On n’a pas besoin d’une Ferrari pour aller reconduire ses enfants à l’école dans une zone de 30 km », a illustré Anne Ngyuen sur le risque de surdimensionner les outils par rapport aux besoins réels.
« Il faut voir l’IA comme un tremplin pour son esprit, comme un vélo pour le cerveau qui permet d’augmenter notre intelligence, » a mentionné Dr Tang. |
Défis éthiques et responsabilité
Les défis éthiques et de responsabilité liés à l’IA ont été abordés par les deux experts. Nguyen a insisté sur la proportionnalité et l’innocuité, expliquant que l’IA doit être utilisée de manière proportionnée aux bénéfices attendus. Dr Tang a souligné l’importance de l’équilibre entre le bien individuel et le bien collectif. Il a expliqué que l’accès aux données est crucial pour entraîner les modèles d’IA, mais que cela doit être fait de manière éthique et sécurisée. Il espère que l’arrivée de Santé Québec permettra de mieux mettre en commun les données et ainsi propulser nos savoirs. Il a également mentionné l’importance de sensibiliser la population à l’importance du bien collectif autour des données de santé et de la recherche en santé.
Des exemples concrets
Madame Nguyen a partagé des exemples concrets de l’IA en action, comme l’utilisation de la réalité augmentée pour aider les enfants qui bégayent. Elle a également parlé de comment on peut bonifier nos documents afin d’ajuster le niveau de langage en fonction de nos publics et les rendre plus inclusifs.
Dr Tang a évoqué des projets pilotes, comme la détection automatique de fractures, qui montrent comment l’IA peut être intégrée dans les flux de travail médicaux. Il a insisté sur la nécessité de collaborations étroites entre chercheurs fondamentaux et cliniciens pour transférer les connaissances théoriques en applications pratiques.
Conclusion
L’événement s’est conclu sur une période de questions qui a permis d’approfondir plusieurs aspects de l’IA en santé. Nos experts ont invité les participants à expérimenter avec les outils d’IA afin de mieux les apprivoiser. Les échanges ont mis en lumière les nombreuses façons dont l’IA peut transformer le domaine de la santé, tout en soulignant les défis éthiques et pratiques à surmonter. Les experts ont appelé à une utilisation responsable et équilibrée de l’IA, en mettant l’accent sur la collaboration et l’inclusion pour maximiser les bénéfices pour la société. Le Québec, grâce à ses initiatives en innovation, se positionne comme un leader mondial dans le développement et l’intégration responsable de l’IA en santé.
« En tant que patient, il ne faut pas hésiter à demander aux professionnels qui nous soignent de faire appel à ces nouvelles technologies qui permettent de nous garder en meilleure santé, » a mentionné M. Pierre Arcand, patient partenaire du CISSSMO. |
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